On nous avait dit Whittier à éviter mais la vallée dans laquelle nous sommes entrés nous a subjugués. D’accord le grand immeuble au fond, tout au bout du fjord est visible de loin, nous l’avons d’abord pris pour un silo.
Mais ce paysage à couper le souffle, ces deux glaciers coincés entre des collines de deux verts différents, avec en prime un grand soleil nous ne regrettons pas d’avoir choisi cette escale. Qui est aussi le point le plus nord de notre périple : 60° 48 N.
Nous nous laissons rattraper et croiser par de nombreuses petites barcasses de pêche, c’est une fin de weekend.
Car ce n’est pas une belle ville, un grand immeuble entretenu, un autre délabré, des entrepôts en front de mer, quelques cabanes en rondins pour accueillir les touristes qui proposent kayaking, day-fishing, sight seeing, watertaxi, hunting et Fishing trips for halibut, salmon, rockfish and lingcod. Beaucoup de bateaux dans la marina portent sur leur roof un beau jet ski. Son utilisation est très précieuse pour refermer la senne ; donc je me suis trompée on trouve ce genre d’engins en Alaska.
Nous assistons aux remontages des barcasses alu très motorisées avec des 4×4 super puissantes qui descendent en marche arrière et récupèrent le bateau sur des remorques à 3 essieux, retour de weekend , tout Anchorage était sur l’eau. Et nous admirons le butin rapporté, des halibuts aussi grands qu’un adulte. Le poisson est détaillé devant l’acheteur ou devant le pêcheur si ce dernier a payé pour la journée de sport fishing puis mis dans les glacières et emporté au domicile de chacun.
Lendemain matin visite du musée, salle attenante à l’épicerie tenue par une famille chinoise. Nous avons déposé 5 dollars chacun dans l’urne, nos sacs de courses sous une table basse, et avons lu photographié, essayé de retenir le passé de Whittier (terminal ferroviaire et port militaire) et de l’Alaska.
Le jeu du chat et de la souris.
Les Japonais bombardent les Aléoutiennes.
La guerre froide.
L’après-midi est plus que décevante par le peu d’accès à internet, pourtant nous avions repéré le café-hôtel la veille où nous avions un libre accès wifi. Nous appareillons vers 18h après avoir rempli nos soutes d’eau et de gazole. Le prix ici est plus élevé qu’à Sitka.
Histoire de Whittier : ce fut d’abort le glacier qui porta le nom du poète américain John Greenleaf Whittier. Petit village de 117 habitants, il n’est accessible d’Anchorage que par la route et le tunnel des Chugach Mountains. La route reliant Whittier à Seward Highway a été ouverte en 2000. Mais ce lieu a toujours été une étape pour les Natives et les Russes durant leurs pérégrinations entre Prince W S et Cook Inlet. Puis les prospecteurs d’or et les courriers franchissant Portage Pass pour rejoindre la piste aujourd’hui empruntée par la légendaire course de traineaux et de chiens l’Iditarod trail. Ce village ne se développera qu’à l’arrivée des troupes américaines : parce que la baie n’est jamais englacée les troupes y installent un dépôt de carburant. Whittier devient un important port militaire.
Mef : le sud est au nord sur cette carte !
Mais la ville est frappée par 3 vagues successives lors du tremblement de terre de 1964, dont une de 32 m de haut. Il ne reste que deux résidences en béton dont une seule est occupée par les 117 habitants. Loïc y est passé car la poste est aussi dans cet immeuble. Le charme de Whittier : un camping, des pistes de randonnée, un musée au rez-de chaussée de Anchor Inn, un deuxième hôtel.
Sous la pluie nous reprenons le Passage Canal avec le projet de mouiller à Shotgun Cove mais Eric nous trouve un autre mouillage idyllique grâce au guide que Tatjana nous a remis.