Baptisée l’archipel des îles dangereuses, cette zone a été découverte bien avant les îles de la Société par des navigateurs espagnols comme Quiros en 1605 et surtout deux Hollandais Le Maire et Schouten en 1616 puis Roggeveen 1722, celui qui découvrit l’Île de Pâques. Il est fort probable que des navires baleiniers aient navigué dans ces parages mais leurs secrets étaient bien gardés.
76 atolls sur une étendue de 1500kms, loin dans le nord-est de Tahiti au Tropique du Capricorne.
Les Tuamotu sont largement soumis aux alizés, les vents peuvent varier du nord-est au sud-est. Les températures varient de 23 à 30 degrés. Les pluies sont plus abondantes de décembre à février. Les terres sont très basses et vulnérables aux houles cycloniques en conséquence les bâtiments administratifs, mairie, écoles, collèges sont surélevés. Le niveau de pluie étant faible et en raison de l’absence de nappe phréatique tous les édifices et maisons particulières sont dotés de réserves pour recueillir l’eau de pluie.
Par leurs parents la plupart des Paumotus sont originaires de plusieurs atolls, et ils ont donc des terrains petits ou grands disséminés dans les îles voisines.
Le commerce s’est établi grâce à l’exploitation des bancs de nacre, des phosphates de Makatea, de la récolte du coprah (à présent en grande partie subventionnée par Tahiti). La culture de la perle a redonné un élan économique à ces îles mais les fermes perlières ne sont plus aussi nombreuses qu’il y a 20ans. Les Tuamotu de l’Est ont accueilli le Centre d’Essai du Pacifique de 1963 à 1998. Les Paumotu vivent aussi de la pêche : poissons, crustacés et coquillages. Initialement les pirogues, les hameçons, les harpons étaient tous fabriqués à partir de matériaux locaux. Pour le développement de l’archipel il reste le tourisme avec la pêche et la plongée, des promesses de pisciculture. Les gisements de phosphates sont controversés, certains souhaitent une reprise de l’exploitation, d’autres, plus nombreux, refusent et préférent un tourisme vert.
Arrivée à Raroia. Premier atoll dans lequel nous entrons après 3 nuits en mer. Nous sommes trop tôt pour nous présenter et attendons en observant le phénomène de courant. Deux perches comme alignement et au moteur Manevaï pointe son étrave vers les eaux turquoise et les patates de coraux.
Toujours naviguer avec le soleil dans le dos pour voir les affleurements de roches. Nous sommes chargés d’une mission: trouver une personne que notre fille connaît. Mais il n’y a plus que les grands-parents au village.
Pour échapper à la mer qui se forme dans le port nous traversons l’atoll pour nous abriter derrière un motu.
Nous ne manquons pas de faire un pèlerinage là où Thor Heyerdahl et son Kon Tiki se sont échoués.
Nous y sommes le 7 août soit exactement 71 ans après cet échouement. Un monument y a été érigé. De nombreux équipages norvégiens ont laissé un mot et souvent un pavillon. C’est émouvant de voir ce petit monument dans cet endroit au milieu du Pacifique et complètement désert par ailleurs.
L’arrivée sur Makemo. 3ème atoll de l’archipel par son étendue.
Le navire l’Ile de Batz travaille à l’extérieur du lagon pour “une égalité numérique”.
Un village aux eaux couleur turquoise, nous restons au mouillage en posant la pioche dans du sable. Et partons à la découverte. Les flotteurs pour la pose du câble.
La darse devant le village.
L’ancienne mairie.
Le collège professionnel et son internat.
Tahanea. Trouvez-le sur une carte c’est un des plus grands atolls des Tuamotu. Pas de village, pas de port, pas de maison, si, une cabane de pêcheur à l’entrée.
Nous y sommes arrivés en milieu d’après-midi après une belle journée de navigation, accueillis par des pointes noires curieux et placides et des Nasons de Vlaming.
Une découverte du littoral, côté océan le récif …
Côté lagon le bush.
Un Hoa: une ouverture vers l’océan.
Et nous avons changé de mouillage pour nous rendre au fameux 7, une patate corallienne en forme de 7 près du récif et près d’un motu (au milieu de la barrière sud de l’atoll pour les curieux qui veulent regarder Google Earth).
Nous y sommes 3 voiliers, Appel d’Air que nous retrouvons souvent et Esploristo que nous avions déjà rencontré à Nuku Hiva.
Hier soir c’était apéritif à bord d’Appel d’Air, au retour en annexe nous avons un peu étêté la patate dont nous avions oublié l’existence. Ce matin à 11h les Franco-Canadiens d’Esploristo étaient à bord et nous avons continué chez eux pour le déjeuner. Puis nous avons ramené leurs deux petites filles Cloé et Léa sur Manevaï pour une après-midi (pluvieuse) bracelets brésiliens. Autant dire que notre bricolage à bord n’avance pas vite mais quand même : la barre a retrouvé fière allure avec un nouvel habillage en cuir, il ne reste qu’une bannette du carré à ajuster et un peu de peinture de pont. L’eau ici est turquoise lorsqu’il y a du soleil, le motu abrite des fous bruns qui couvent et des Gygis Alba qui défendent leur territoire.
Celui-ci vient d’Alaska.
Un vrai sable blanc et du maërl par endroits.
Cette nuit calme plat et pluie et ce sera sans doute pareil la nuit prochaine, de quoi remplir les jerrycans qui sont directement reliés à la toile du bimini.
Quelques dauphins au petit déjeuner.
Ah j’allais oublier la mandoline ! Un gratin dauphinois en préparation, Eric s’empare de la mandoline et à la troisième pomme de terre sa main dérape et le bout de l’index part dans les rondelles de patates. Loïc, tu revis le film n’est-ce pas ? J’ai laissé mon mari étancher tout ce qui coulait mais l’ai aidé pour les pansements. Je fais des progrès. Pas de baignade, pas de plongée, je me sentais moins frustrée en Alaska que lui actuellement.
Après deux nuits passées là, nous quittons le mouillage vers 6 heures, nous voulons traverser le lagon de Tahanea pour nous présenter assez tôt dans la passe pour sortir. Nous craignons le courant rentrant et le système de vagues qu’il génère. 7 nautiques avec les cartes, notre route précédente toujours inscrite sur les écrans et en scrutant la surface de l’eau pour deviner où sont les patates que nous avons plottées à l’aller. Grand soleil pour sortir, 1 nœud de courant dans le nez, pas de vagues. OUF. Et incroyable.
A présent il faut maintenir une vitesse de 6 à 7 nœuds pour arriver à temps à Fakarava. Eviter d’avoir trop de vitesse de courant entrant et avant le coucher du soleil.
Eric prépare les lignes, pourvu que ça morde !