20 000 km de la France, à 1500 km de l’Australie.
400 km en longueur sur 40 à 70 de large. Superficie 18575 km². (France 544000 km²).
Une épine dorsale, un axe montagneux sépare l’Est de l’Ouest.
Multi culturelle. Habitée par les Mélanésiens, les Caldoches (broussards et citadins), les Polynésiens (Wallis), les Chinois, les Vietnamiens, les Japonais, les Indiens, les Antillais, les Réunionnais, les Indonésiens…
Différentes langues et dialectes.
Nouvelle-Calédonie, île de lumière, de brousse, de savanes, de forêts semi-tropicales, de mines, entourée d’un récif corallien qui transforme le lagon en mer intérieure.
Le Nord moins peuplé, à la fois vert par endroits et sec, là où la mine a excavé la colline. Exotique à Poum avec ses plages de sable blanc, ses îlots et ses cocotiers.
L’Ouest avec ses plaines et ses savanes. Où sont installés les stockmen dans les “stations”.
La côte Est très verte et très dense, une région qui affirme son identité mélanésienne.
Le Sud « On dirait le sud, c’était pourtant bien et la vie sûrement plus d’un million d’années ». Et oui, Nino Ferrer est originaire de Nouvelle-Calédonie, (familles Ferrari/Magnin). La terre rouge, la forêt engloutie, les chutes de la Madeleine, la mine de Goro Nickel.
L’Ile des Pins, un paradis, anciennement un bagne.
Les îles Loyauté : Maré, Lifou, Ouvéa …
À la découverte des pétroglyphes, les historiens se sont posé la question de la date d’arrivée des premiers Mélanésiens : 2000 av JC ? Ils sont d’accord sur le fait que tous ces hommes arrivaient d’Asie du Sud-Est.
Pêcheurs, ramasseurs de coquillages, chasseurs et cultivateurs, ils sont regroupés par tribus dispersées, le relief étant très accidenté, mais des alliances et des guerres ont lieu entre populations. L’anthropophagie, si elle apportait quelques protéines, restait un rituel guerrier et festif occasionnel.
1774, Découverte officielle par Cook dans le Nord.
1788, La Pérouse reconnût sans doute la côte ouest.
1827, Dumont d’Urville cartographie les îles Loyauté.
1800, des trafiquants arrivent en Calédonie à partir de Sydney. Bois de santal, baleines, holothuries…
Les premiers missionnaires arrivent eux par l’est à partir de Tahiti. Les Catholiques arrivent 3 ans après les Protestants.
- Febvrier-Despointes hisse le drapeau français à Balade au Nord.
Il laisse ensuite le territoire à Tardy de Montravel, le fondateur de Port de France rebaptisé ensuite Nouméa.
Pour la petite histoire et à notre grande déception, Tardy de Montravel n’est pas arrivé en Calédonie sur le Phoque, navire à voile et à vapeur, mais sur la corvette La Constantine. Dommage !
Il choisit l’emplacement de la capitale dans une grande baie abritée, mais il n’y a pas de sources, donc pas d’approvisionnement en eau pour la population.
1864, l’ingénieur Jules Garnier découvre le Nickel, appelé aussi la Garniérite.
1864, Colonie pénitentiaire. Le premier convoi de condamnés débarque à l’île Nou. « Chapeaux de paille », surnom donné aux bagnards qui le portaient pour se protéger du soleil. Ce sont eux qui ont construit Nouméa. Ils pouvaient aussi avoir comme fonction : domestiques dans une maison, musiciens qui se produisaient place des cocotiers, artisans au bagne ou forçats au four à chaux.
1872, Premier convoi pour l’Ile des Pins.
Deux guillotines (appelées aussi « bois de justice ») arrivées ici, l’une en 1867, l’autre en 1906. L’une d’elles serait-elle celle de la décapitation de Louis XVI et Marie-Antoinette, guillotine dont on aurait seulement changé le couperet ?
1897, le gouverneur Feillet obtint de la France de pouvoir fermer « le robinet d’eau sale ». 22000 condamnés dont 1000 femmes (la fameuse Louise Michel et les Communards purent regagner la métropole après 1879) furent internés sur le territoire. La plupart était obligée d’y rester après leur libération.
1864 à 1921, Des Algériens, Marocains, Tunisiens sont déportés en NC. Prisonniers de droit commun (acte de rébellion contre l’occupation de leur pays par la France), politiques ou récidivistes. À leur libération, non amnistiés, obligés de rester sur la Grande Terre, n’ayant pu être rejoints par leurs épouses, ils prirent femmes parmi les Mélanésiennes ou celles proposées par l’administration.
1878, Le grand chef Ataï dirige une importante insurrection des Kanaks qui luttent contre la spoliation de leurs terres.
Au Mont-Dore, commune de Nouméa à présent, débute la première exploitation du nickel. Premier haut fourneau à Nouméa.
En 1880, Hanckar (Hollandais), Garnier (Français) et Higginson (Irlandais) créent, avec la banque Rothschild, la SLN. « La Société Le Nickel ».
Une main d’œuvre vietnamienne, chinoise, japonaise, indonésienne débarque sur la Grande Terre.
1931, la colonie pénitentiaire cesse de fonctionner.
1894-1939, Le gouverneur Feillet distribue des terres aux colons en confisquant celles des indigènes.
1-ère Guerre Mondiale, 2100 soldats, dont 25% périrent sur les champs de bataille, quittent la Calédonie pour se battre.
2-ème Guerre Mondiale. Les Calédoniens se retrouvent sur les fronts du Moyen-Orient, d’Afrique du Nord et d’Europe.
Après Pearl Harbor un contingent de 40 000 hommes débarque à Nouméa. Le général Patch en tête. Il s’installera à l’Amirauté, maison chargée d’histoire, (la piscine est récente). Au total, un million d’Américains passent sur le sol calédonien, transformé en base arrière de peur d’une invasion japonaise.
Nouméa se développe pendant la 2ème guerre mondiale. L’augmentation soudaine de la population provoque de nombreux travaux d’aménagement de la baie de la Moselle, éclairage électrique, alimentation en eau de la ville avec “le gros tuyau” (2-ème conduite d’eau de Dumbea) et construction du second barrage, l’approvisionnement en eau reste difficile jusqu’en 1960, fermeture des alimentations en eau la nuit. Construction de nombreuses écoles. Travaux de voirie… Beaucoup de souvenirs dans la ville de Nouméa.
Le musée de la Deuxième Guerre Mondiale.
Les Demi-lunes rachetées au départ des Américains et installées en maisons particulières, les grilles d’atterrissage transformées en clôture…
1946 à nos jours.
Territoire d’Outre-mer. « Deux couleurs, un seul peuple ». Mais en plus de l’autonomie, certains réclament l’indépendance.
En 1984, une crise débouche sur une année de chaos, l’État d’urgence dure 6 mois.
1987, 87% des votants se prononcent pour le maintien de la Calédonie dans la République.
1988, Événements d’Ouvéa.
1988, Jacques Lafleur et Jean-Marie Tjibaou signent les accords de Matignon pour un rééquilibrage politique et économique entre les provinces et les ethnies.
1998, Accords de Nouméa.
1999, Élection du premier congrès autonome : Pierre Frogier devient premier président avec Déwé Gorodey (Palika) comme vice-présidente, (professeur de français, écrivain et poète, née en tribu, elle vient de s’éteindre à l’âge de 73 ans à Poindimié).
2021, 3ème référendum d’autodétermination, les habitants se prononcent contre l’indépendance. La perte de la Nouvelle-Calédonie et ses îles priverait l’hexagone de ce vaste espace maritime à l’heure où les enjeux politiques et économiques sont cruciaux.
Actuellement, c’est un gouvernement indépendantiste qui siège au Congrès. Le ministre d’outremer J.F. Carenco est attendu sur le territoire. Les Loyalistes ne veulent pas d’une éventuelle indépendance-association, ni d’une partition de leur pays. « Le calendrier de sortie de l’accord de Nouméa a été fixé en juin 2021 à Paris, le document que nous avons tous signé mentionne notre volonté commune de travailler, dès maintenant, à construire ensemble l’avenir de la NC. »
En 2019, ces territoires comptaient au total 271 407 habitants, une population qui tend à se réduire : entre 2014 et 2019, 27 600 personnes auraient quitté l’archipel, soit un habitant sur dix.
Juin 2022. Décès de Jean Lèques, maire de 1986 à 2014 puis maire honoraire. Signataire des accords en 1988 et en 1998 et président du gouvernement de 1999 à 2001.