30 juillet nous quittons Kuching avec un léger courant portant et retrouvons la mer au débouché de la rivière. Après 36h de navigation nous sommes tout proches de l’entrée de la marina de Miri, sur l’horizon 2 trombes d’eau en action.

Miri, 1er août. Pas beaucoup de fond depuis 30mn. L’entrée dans la marina est facile, d’un côté l’école de voile, de l’autre ce qui fut un restaurant et des robots Transformers plus grands que nature. Nous sommes accueillis par Captain Fin. Nous n’avons plus de ralenti sur le moteur, une fois de plus le filtre est encrassé (gazole un peu pollué sans doute), heureusement notre place à l’extérieur des pontons ne demande pas trop de manœuvres.

Formalités comme d’habitude en Grab, c’est en ville que se trouvent les bureaux.

Vendredi, nous sommes invités par Walter a un potlatch pour le soir même. Ceux qui ont lu Alaska de J.A. Michener savent ce que c’est qu’un potlatch. Walter et Gisella ont établi leurs quartiers a Miri mais leur voilier est toujours à son poste et ils en prennent soin. Ok, nous arrivons avec une pizza, des bières et du vin pour moi. Nous sommes une dizaine, voileux ou pas.  Nous mettons tous nos plats en commun, goutons a toutes les préparations. Les pontons sont entretenus mais le club house et les sanitaires sont un peu délabrés, dommage. La ville, 250 000 habitants,  en elle-même n’est pas belle, très étendue. Bien sûr nous nous rendons au Sunday market où nous sommes accueillis avec de grands sourires. Certains fruits et légumes n’ont que le nom local, pas de traduction. On nous dit que ce sont les petits agriculteurs des montagnes qui se déplacent pour le weekend. Notre plaisir : acheter des fritures ou des plats préparés de poissons et de crevettes et goûter un maximum de nouveautés. Nous ne sommes toujours pas tentés par les morceaux de poulet exposés au soleil dans des sacs plastique.

Ok mais le pain, du vrai pain. Nous allons trouver 2 boulangeries bien pourvues dans Times Square. Je m’empresse d’envoyer les photos de mes trouvailles aux voiliers qui vont nous suivre dans la marina.

Nous sommes en plein JO en France, toute la population nous en parle. A Miri on prépare aussi les JO locaux et entre autres 2 semaines de compétitions de dériveurs.

Miri : Berceau de l’industrie pétrolière et gazière, elle est la première ville productrice de pétrole en Malaisie. Premier puits de pétrole baptisé  The Grand Old Lady sur la Canada Hill  en 1910 par l’entreprise Shell. C’était un petit village de pêcheurs dont la physionomie a changé à la découverte, fin des années 1890, de pétrole dans les sous-sols. Dans les années 1930, le 3eme Raja blanc Vyner Brooke fit construire un aéroport a Miri pour développer les communications mais a l’approche des Japonais en 1942 il fit boucher tous les puits de pétrole, détruire l’aérodrome et la raffinerie. Depuis 1960, l’exploitation se fait aussi en mer. La compagnie Petronas s’est créée en 1974 et appartient au gouvernement malais.

La 5eme photo est une liste d’objets de notre quotidien dérivés du pétrole.

Miri est le point de départ pour le Gulung Mulu National Park. En une soirée nous réservons les sorties dans le parc, les avions et l’hôtel. Trajet 30 minutes en avion, nous survolons les plantations de palmiers à huile #. Au Benarat Lodge tous les bâtiments et la piscine sont sur pilotis. La dernière crue a fait déborder la rivière tellement haut que l’eau a inondé la salle de restaurant, la piscine et certaines chambres, déjà toutes sur pilotis de 1.50m.

Mulu Park. Forêt primaire, terrain karstique, montagnes, chutes d’eau et grottes, les plus grandes du monde. Les photos en parleront mieux que moi, certaines sont d’un Australien qui nous accompagnait. Bien sûr pour moi hors de question d’escalader les Pinnacles, une des curiosités géologiques de Mulu.

Mais bien chaussés, nous allons suivre notre guide tous les jours pour découvrir les grottes Deer Cave et Lang Cave, admirer stalactites et stalagmites, assister à l’envol de millions de chauve-souris de Deer Cave qui vont dévorer des millions de moustiques, marcher sur le sky-walk et partir à la découverte de la faune et la flore de nuit. Avec en prime un bain dans la piscine tous les soirs pour se rafraichir.

Au retour a Miri nous découvrons nos voisins NeoZed, personne n’est parfait !, Geoff et Bob G. que je surnomme les BeeGees. Nous participons au potlatch et les recevons le surlendemain avec Gisella et Walter, nous allons dire aurevoir a tous ceux qui nous ont accueillis. Nous avons fait les paperasses de sortie et en route vers Brunei.

Appareillage 7h pour naviguer une fois de plus entre les plateformes, les bateaux de ravitaillement et les perches torchères.

Nous savons où faire escale pour la nuit, Jerudong,  un abri artificiel créé par le frère du Sultan, le  Prince Jefri (dont les frasques ont longtemps défrayé la chronique).  C’est assez réussi et c’est bienvenu sur la route… Au matin, ce sont 3 petits bateaux de pêche qui viennent jeter leur filet autour de nous.

Après avoir évité toutes les plateformes, nous entrons dans la rivière de Brunei avec 3 bâtiments de la marine. La base navale est sur notre droite, nous, nous continuons à découvrir les rives, passons le pont qui ne dessert qu’une ile dédiée à l’exploitation du gaz et pétrole et mouillons devant le Royal Brunei Yacht Club. Quelques bateaux de pêche immobiles, 3 voiliers inoccupés, un restaurant dans une maison de style colonial, restaurant qui malheureusement n’est jamais débordé, une piscine envahie par les familles membres du club le weekend. Et des singes  chapardeurs dont il faut se méfier. Le lieu est assez bien choisi. De l’autre côté de l’isthme ce n’est pas pareil, la plage est envahie de détritus ramenés par les courants.

Nous, nous voulons prospecter pour changer notre semi-rigide et son moteur hors-bord.

Visite du musée a la gloire du Sultan, magnifique présentation au Rez-de-chaussée de deux chars, ensuite ce n’est plus qu’une exposition des cadeaux reçus , maquettes en or ou en cristal… et des ornements royaux, salle où il est interdit de prendre des photos, un militaire en faction étant là pour nous le rappeler.

Nous découvrons juste à côté un petit musée retraçant l’histoire de Brunei beaucoup plus intéressant et en Dart, le Uber local,  nous nous rendons au musée de la Marine sur la rivière.

La ville de Bandar Seri Begawan, capitale de  Brunei Darussalam, en elle-même est calme, très très calme. Nous sommes les seuls à marcher sous le cagna, les Brunéiens sont en voiture climatisée. Le litre d’essence est à 0.35 euros. Le vendredi tout est fermé entre midi et 14h, les musulmans sont invités à se rendre à la mosquée. Ici il n y a pas d’impôts, la santé est gratuite, l’école est gratuite, les études supérieures sont financées par le sultan. Vie dictée par les souhaits du Sultan. Tous les jeunes reviennent au pays, diplôme en poche.

Le pays est enclavé dans l’État de Sarawak, coupé en deux parties à présent reliées par un pont de 30kms. Dirigé par le Sultan Hassanal Bolkiah. C’est une monarchie absolue de droit divin. Ancien protectorat britannique, il est membre du Commonwealth. Negara Brunei Darussalam veut dire Etat de la demeure de la paix. 5765km2. Royaume vieux de plus d’un millénaire, il était alors un grand port de commerce. En 1520 à son apogée, le royaume islamisé devient un sultanat. Puis il perd peu à peu de son importance, les grandes puissances occidentales colonisant les régions voisines. N’oublions pas James Brooke qui va grignoter l’état de Brunei au profit du Sarawak.  Le pétrole y est découvert en 1903, le premier puits est installé à Seria en 1929. Longtemps sous protectorat britannique Brunei accède à l’indépendance en 1984. Le sultan cumule les statuts de Premier ministre, ministre de la Défense, ministre des Finances, recteur de l’Université, chef de la police, chef suprême des forces armées et commandeur des croyants. En octobre 2013, le sultan de Brunei a décidé d’instaurer la charia qui ne s’applique qu’aux musulmans qui représentent 60%  de la population… ( voir Wikipédia)

Pour résumer Brunei : No Fun ! mais toujours une population adorable.

La foudre. Au mouillage devant le Yacht Club nous recevons la foudre par deux fois. Elle tombe non loin de Manevai dans un fracas épouvantable. Nos instruments de navigation, tout ce qui est connecté en haut du mat, vont être grillés.  Plus d AIS, plus de VHF, plus d’anémomètre. Un peu plus d’un an de service…

# Rappelons que plus de 85% de cette huile de palme sont produits par l’Indonésie et la Malaisie. Avec le meilleur rendement à l’hectare ses propriétés physico chimiques sont utilisées à 80% pour l’alimentaire, 10% pour les cosmétiques et 10% pour les biocarburants. La décision de l’UE d’éviter l’huile de palme  ( pour combattre le déboisement et la dégradation de l’environnement ) a fait réfléchir le gouvernement malais qui veut intensifier la culture de la noix de coco. C’est une industrie émergente ( huile de coco vierge, lait de coco frais, boissons et poudre) et la demande augmente. L’offre actuelle ne permet pas de répondre à la demande locale et la Malaisie importe des noix de coco d’Indonésie, ce que nous avons vu a Batu Pahat…

 

 www.manevai.fr

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