7 janvier 2025. Après 24 heures de mer nous arrivons aux Philippines, distantes de 35 nautiques d’île à île mais nous devons aller jusqu’à Puerto Princesa pour faire notre entrée officielle, donc 12h de plus en admirant les paysages. Nous passons Balabac et serrons le sud de Palawan de jour, les montagnes peu élevées sont à notre gauche. Couvertes de forêts denses et bordées de mangrove. Pas de vent, soleil et eau claire. Pas beaucoup de fond non plus et de nombreux pièges à poissons (forêts de perches plantées dans le sol sous l’eau).

Une fish farm.

Les bangkas, légers trimarans, nous croisent, nous saluent. Beaucoup d’entre elles sont dédiées à la pêche, quelques-unes au transport de personnes ou de marchandises. Nous admirons l’eau couleur lagon d’une propreté comme on en a plus vue depuis 12 mois.

Les Bangkas.

Arrivée à Puerto Princesa de nuit, la signalisation latérale est inversée, rouge à tribord, vert à bâbord. Premier repère : deux clochers jumeaux de la Cathédrale de l’Immaculée Conception.

Au réveil nous sommes au milieu d’une trentaine de voiliers mouillée dans la baie.

Première chose : recevoir les fonctionnaires à bord et payer les droits immigration, quarantaine, douanes.

Puis cartes SIM pour nos téléphones. Il a fallu être patients et insistants car le formulaire demandait une carte d’embarquement ou un billet d’avion et impossible de fournir ce papier. C’est en fait le numéro d’immatriculation de Manevaï qui a été enregistré et après une heure de palabres sans lâcher notre hôtesse de vente, nous sommes ressortis avec nos cartes SIM. Pourtant nous ne devions pas être les seuls voileux à atterrir dans cette boutique. (Ce que nous n’avions ps encore compris est que nous ne pouvions nous appeler mutuellement ou appeler un numéro fixe…Donc encore des démarches effectuées)

Puerto Princesa : Capitale de l’île de Palawan, 320 000 habitants.

La ville n’est pas belle, mais nous nous y rendons tous les jours en tricycle. Moto 150CM3 agrémentée d’une cabine sidecar. Chaque course en trike, pour les touristes, coûte 100 à 150 pesos philippins, (2,50€)…50 Pesos pour les locaux.

Pour nous aider dans nos démarches, eau et gazole, nous nous adressons au Abanico Yacht Club.  La ville est engorgée de trikes mais c’est un moyen de locomotion très amusant, ils ne sont pas autorisés à rouler sur les grandes voies et nous traversons différents quartiers en faisant des détours avant d‘arriver à notre destination. Nous réglons aussi un droit de ponton au yacht club.

Nous cherchons toujours le truc impossible à trouver donc nous visitons tous les quartiers. La fameuse quincaillerie où certains font la queue et d’autres comme nous ne la font pas.

Le marché, en fait les marchés : chaussures, uniformes, légumes, fruits, poissons, viandes. Nous sommes toujours à la recherche de pain convenable.

Le riz…

 

Les chaussures…

Admirez la dextérité. Comme partout depuis la Polynésie, les têtes de poissons sont un mets de choix.

Mais nous dénichons 2 épiceries fines. Une Suisse « Chez Bruno » et l’autre « Puerto Deli » où nous complétons notre charcuterie et nos fromages. Plus des croissants !

Quelques lieux à visiter.

La Cathédrale de l’Immaculée Conception, 1872. L’église a été reconstruite plusieurs fois et est devenue cathédrale en 1961. Intérieur néogothique.

Le petit parc dédié au héros philippin José Rizal est juste en face.

Le Jardin des papillons, un peu décevant mais nous y avons admiré le Palawan Peacok Pheasant, des scorpions, des papillons, des bearcats…

Chrysalides de papillons.

Le musée de Palawan, agréable à voir.

La Croisière de nuit pour admirer les lucioles. Sortie sympathique, restaurant flottant, lucioles au rendez-vous.

La plaza Cuartel. De triste mémoire. Tunnel où furent brûlés vifs 150 prisonniers américains par l’armée japonaise, en décembre 1944, capturés à Bataan et Corregidor, au motif d’empêcher leur libération. Onze hommes échappèrent au massacre. Le témoignage de l’un d’eux inspira John Dahl pour l’ouverture du film « Le Grand Raid » sorti en 2005.

La rivière souterraine, la plus longue rivière navigable du monde, est un must que nous n’avons pas vu. Nous avions en tête les grottes de Mulu Park donc nous avons renoncé à cette sortie.

Iwahig Prison, nous voulions visiter cette ferme pénitentiaire où les détenus travaillent en communauté sur 26 000ha, certains ayant même fait venir leur famille. Mais c’était tellement compliqué d’y aller que nous avons renoncé. Fondée en 1904, cette prison fut le sujet d’un film documentaire « Hors les murs » de Pierre Barougier et Alexandre Leborgne, sorti en 2005.

La baie est très abritée, nous allons y rester 10 jours après une tentative avortée de sortie vers le nord. Trop de vent et de courant dans le nez, nous avancions au moteur péniblement à 3 nœuds. Il a fallu attendre une meilleure fenêtre météo.

La baie est animée par le passage des bangkas familiales, de pêcheurs qui viennent jeter leurs filets devant nous, ou qui pêchent à la traîne.

 

18 janvier. Eric décide de quitter ce magnifique abri et nous appareillons aux aurores, nous avons de la route à faire de jour.

Nous passons la baie de Honda sans nous y arrêter, c’est un mouillage de jour magnifique. Plage de sable blanc, snorkeling mais coraux abîmés, peu de poissons.

North Verde Island. Premier mouillage entre deux îles, devant une plage, deux pièges à poissons de chaque côté, un banc de sable devant nous. C’est calme, c’est beau. Le Verde Island Passage a été déclaré le « Centre de la biodiversité des poissons marins de rivage ».  De nombreuses espèces menacées comme les tortues imbriquées, les tortues olivâtres, et les tortues vertes. Des napoléons, des mérous géants et des palourdes géantes sont présents dans le passage

South Channel Island. Dudapan. Accueillis par Jam. Nous venons de naviguer au milieu des champs d’ombrières pour la culture des perles. Jam nous indique le meilleur endroit pour mouiller, pas trop proche du récif qui borde la plage de l’île, pas trop proche des champs de perles. Nous remercions notre hôte en lui offrant une belle longueur de bout.

Imorigue island. Nous hésitons pour le mouillage à l’Est ou à l’Ouest du gros caillou. Ok à l’Ouest. Nous avons chenalé dans Silanga bay et river puis traversé Shark Fin Bay, oups je n’irai pas me baigner ce soir-là.

El Nido. Corong Corong. Baie de Bacuit. Falaises karstiques autour de la baie, « îlots rocheux de couleur gris anthracite, couverts d’une végétation luxuriante ».  Nous faisons tête sur El Nido mais la mer est trop forte quand elle vient se casser sur la plage. Deuxième choix : contourner la pointe et mouiller à Corong Corong juste derrière et plus abrité. Là, il y a du monde, entre les voiliers, les vedettes à moteur et les bancas pour touristes. Eviter la grosse patate de corail et trouver où l’ancre veut bien crocher. C’est une animation constante et c’est bruyant mais c’est un festival de couleurs. Beaucoup de stands dédiés au tourisme, pour la découverte de la baie, le snorkeling ou la plongée en bouteille. Et il est vrai que les paysages sont grandioses et les fonds promettent de belles rencontres.

Réussir à laisser l’annexe quelque part en sécurité sans déranger. Et partir à la découverte de ce petit village encombré de touristes débraillés. Nous sommes heureux de dénicher un « Puerto Deli », charcuterie fine comme à Puerto Princesa. De quoi améliorer notre ordinaire.

Après 2 nuits au mouillage, nous cherchons à découvrir les récifs où faire du snorkeling mais nous ne pouvons approcher.  Malgré notre tirant d’eau de 1mètre, nous ne pouvons pas faire comme les bancas et nous poser devant une plage.

Liminangcong. Tant pis pour les jolis poissons, nous décidons d’aller mouiller au village au fond de la baie. Nous changeons de monde. Très peu de bancas pour touristes, ici elles servent à la pêche et aux transports en tout genre, matériaux de construction, bétonnière, sont plus petites et moins rutilantes. Elles jouent aussi le rôle de taxi scolaire et nous admirons les écoliers et collégiens en chemisettes blanches qui traversent la rivière à bord de leurs taxis. Les bancas nous passent de chaque côté à toute heure du jour et de la nuit. Leurs moteurs sont toujours très bruyants. Un répit dans la nuit de vendredi à samedi, c’est le weekend. Une petite base navale est installée ici et nous pouvons laisser notre annexe près de la vedette. Quelques courses d’approvisionnement au village et après deux nuits nous reprenons la route.

Bras sud Hasley Harbour. Nous remontons la rivière, espérons mouiller devant un Eco-lodge mais décidons de monter plus haut alors qu’une banca déverse un petit groupe de touristes. Et là, le bonheur, loin de tout, nous sommes sur une vaste étendue d’eau, 4 mètres de fond seulement entourés de verdure, au calme.

Ditaytayan Island. Et son banc de sable au nord. Quelques touristes et deux familles locales venues fêter un anniversaire. Nous déclinons l’offre du verre de Gina du grand-père déjà un peu éméché. La famille est venue de Culion en face en 2 bancas. Culion Island était une île dédiée aux lépreux à partir de 1906, du temps de l’occupation américaine. L’île vivait en autarcie complète et avait même édité sa propre monnaie.

Apo Island. Un arrêt pour déjeuner et plonger sur deux épaves japonaises.

Sunset Bay. Busuanga Island, 27 janvier. Nous connaissons ce lieu de réputation faisant partie du groupe WhatsApp Sunset Bay. Il reste quelques mouillages libres, y a plus qu’à saisir une boule jaune…

Palawan, dernière frontière, tiens on a déjà entendu ça quelque part. 450km de long, largeur 50Km. Bordée par la mer de Chine méridionale et la mer de Sulu.

Il y a 20 000 ans l’île était reliée à Bornéo ce qui donne une continuité pour la flore et pour la faune.

Les premiers colonisateurs furent les Espagnols en 1872… L’île fut le théâtre du massacre de Palawan puis de la bataille de Palawan entre février et avril 1945 avec la reconquête de l’île par les Américains. Une douzaine d’épaves de navires nippons gisent par 10 à 43 mètres de fond près de ses côtes et des îles Busuanga et Coron, ce qui en fait des spots appréciés des plongeurs.

L’île est devenue célèbre en 1978 lorsque l’on a découvert une tribu très ancienne isolée, aujourd’hui protégée. C’est un paradis pour les botanistes, depuis 1967 l’île est classée réserve de la biosphère du Palawan.

Sous la pression de l’agriculture, du trafic du bois, et de l’industrie du tourisme, deux tiers des forêts ont déjà disparu. Des espèces protégées comme le pangolin, l’hippocampe sont braconnées. Ce paradis vert est menacé par l’exploitation minière de différents métaux comme le nickel.

 

Source Wikipédia.

A bientôt.

 

www.manevai.fr

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