12 mars sous le soleil, nous arrivons en marina après une cinquantaine d’heures en mer pour 250 nautiques parcourus depuis Ishigaki.
La marina est sur la gauche.
Nous participons à un rallye, le JYR, et allons découvrir le Japon avec 5 autres voiliers, 4 couples de « retraités » plus un couple avec 2 enfants. Un Suisse et 3 Américains.
Le 14 mars, briefing. Nous faisons la connaissance de Kirk, le responsable de ce rallye, avec qui nous étions en relation depuis quelques mois. Secondé par Akiko et Steve, il nous détaille le binder, classeur dans lequel nous allons trouver tous les ports de pêche, marinas, fisherinas, et mouillages échelonnés sur notre route. Petite précision, on mouille très peu au Japon et on se sert très peu d’une annexe, certains voiliers n’ont même ni chaîne, ni ancre, quid de la sécurité ? Ce pays était il y a quelques années encore fermé à la plaisance.
Kirk est prêt à nous vendre l’application Newpecsmart sur laquelle tous les viviers à poissons sont positionnés avec précision. Les cartes, les hauteurs de pont, les courants sont mentionnés. Mais pour la télécharger, il faut changer la domiciliation Google de notre tablette et la domicilier au Japon. Problème : il faut attendre un an avant de remettre une domiciliation française. Les idéogrammes japonais sont très esthétiques mais avoir à les traduire pendant un an…Nous contournons la difficulté en achetant un téléphone reconditionné et chargeons nous-même cette application pour un moindre coût. Nos tablettes s’exprimeront toujours en français.
En fin d’après-midi, tous les équipages passent de voiliers en voiliers pour partager un apéritif. En général nous apportons notre boisson à bord pour ne pas vider le coqueron des amis. Comme Manevaï se trouve en dernier sur la liste nous avons prévu du sucré, gâteau breton et gâteau aux amandes. Et là, curieusement notre vin rouge portugais est bien apprécié.
Le lendemain découverte de la ville en minibus en commençant par un atelier poterie, 2 heures de confection de lions Shisa. Les lions Shisa sont visibles partout dans la région d’Okinawa, (sud du Japon), devant les maisons et sur les toits. Considérés comme des protections contre les forces maléfiques, ils sont souvent posés par paires. La femelle a la bouche fermée, elle retient les esprits, le mâle a la bouche ouverte, il effraie les mauvais esprits. Qui aurait pu penser le contraire ?
Je visite l’atelier de l’artiste qui vient juste de terminer une commande pour une famille.
Maman, papa et les 3 garçons en lions Shisa.
Un peu coquine…
Après un délicieux déjeuner composé de toutes petites choses, boulettes de viande, morceaux de porc, légumes, sauces, (même le tofu était bon), c’est la visite du Shurijo. « Shuri » nom de l’ancienne ville et « Jo » pour château. Construit comme résidence pour le roi Chuzan qui a unifié le royaume de Ryukyu au XIVème siècle.
La red team, une partie, devant la porte Shureimon.
Malheureusement en restauration car il a brulé entièrement en 2019. Château du XIVème siècle où notre guide Seiko nous détaille les différentes influences chinoises et japonaises visibles surtout dans les courbures de toits. C’était une place royale où vivaient le roi et sa famille, plus le gouvernement. De nombreux murs d’enceinte, tous sinueux comme les allées qui montaient en pente douce au château.
De grosse portes en bois ouvertes une fois par an sur la nature. Nous avons vu deux femmes assez jeunes se recueillir devant le Sonohyan Utaki, représentant une frontière avec le bosquet sacré, porte empruntée par les rois de Ryukyu.
La ville de Naha.
Lorsque le royaume est devenu la préfecture d’Okinawa en 1879, Shurijo Castle fut utilisé comme poste militaire et il accueillit plusieurs écoles.
En 1945, il fut détruit par le feu lors de la bataille d’Okinawa. Il renaquit de ses cendres en accueillant le campus de l’Université de Ryükyü.
En 2019, le feu en détruisit une grande partie et il est donc une fois de plus en restauration. Seuls ont subsisté les appartements des femmes et l’entrepôt des magasins de vivres et de matériel.
Le soir un dîner buffet dans le repaire des voileux du coin. Retour à pied dare-dare avant la pluie qui doit nous tomber dessus et qui en fait passe à côté de Yonabaru.
Les courses au Japon s’effectuent avec le traducteur. Nous sommes toujours à la recherche de fromages mais faisons volontiers provision de sushis et de sashimis au cas où nous partirions le lendemain. Et nous dénichons la boulangerie Masuko ! Ouverte à 9h, le pain est mis sur les rayons à midi, un peu tard quand on appareille à 9h.
En fait, il nous faudra attendre 3 jours avant de quitter Yonabaru.
Grâce à Akiko nous remplaçons la bouteille de gaz au format un peu différent de ce que nous avions précédemment. Elle est adorable, se met en quatre pour trouver ce que nous demandons. D’accord elle est payée pour.
C’est aussi elle qui nous livre les deux défenses de taille moyenne, couleur orange “Guantanamo ». Nous avions refusé les énormes que nous proposait Kirk, dont le prix était aussi énorme : 300€ pièce.
Ici à Yonabaru, il n’y a pas de magasin shipchandler, de toutes façons c’est peu courant encore au Japon alors tout se commande en ligne. Et tout le matériel pour les voiliers est extrêmement cher. L’antifouling bien que fabriqué au Japon est deux fois plus cher qu’en France, je parle de la même marque, du même conditionnement.
Nous prenons le bus et l’autorail pour nous rendre à Naha.
C’est la capitale, la ville la plus peuplée de la préfecture d’Okinawa et de l’archipel Ryükyü. Depuis 1954, elle englobe l’ancienne ville de Shuri, ancienne capitale du royaume Ryükyü annexé en 1879.
La ville a beaucoup souffert pendant la bataille d’Okinawa.
Nous sommes dans le quartier des affaires, quelques beaux bâtiments. Mais aucun de grande hauteur. Ici tout est construit solide, costaud. Les maisons ou petits immeubles ne sont pas très esthétiques, la robustesse prime et très souvent des volets glissants sont prévus pour venir protéger les baies vitrées. La quasi-totalité des maisons porte une citerne d’eau sur son toit. Jusque dans les années 70, cette région connaissait des ruptures d’alimentation en eau et pour pallier ce manque, des cuves étaient installées en hauteur.
Nous voulons voir le musée. Amusant de deviner où vont les lignes de bus et heureusement nous avons Google translate.
Le Musée Préfectoral de Naha. Très instructif et complétant ce que nous avons déjà lu.
Une cloche Ryükyü fabriquée entre 1450 et 1460. Le motif ondulé, sur sa base, rappelle le mouvement des vagues. Elle provient du temple de Tianfei, le saint patron de la navigation communément connu sous le nom de Mazu en Chine.
Histoire rapide du Ryukyu :
Le royaume de Ryükyü était un royaume indépendant et vassalisé par la dynastie Qing de Chine établi sur les îles Ryükyü du XIVème au XIXème siècle. Diplomatiquement le royaume avait établi une relation tributaire avec l’empire chinois et développé des relations commerciales avec le Japon, la Corée, ainsi qu’un grand nombre de pays d’Asie du Sud Est. L’empire des Ming avait prohibé le commerce avec les Japonais, le seigneur de Satsuma utilisait Ryükyü comme couverture pour établir des relations commerciales profitables avec la Chine. Les ressources de l’île d’Okinawa étaient essentiellement limitées à des gisements de soufre, composant essentiel de la poudre à canon, mais l’activité marchande se développa néanmoins, les Ryükyüans profitant de l’interdiction faite aux Chinois par la dynastie Ming de pratiquer le commerce international.
Les Ryükyü fondèrent donc un royaume maritime grâce à leurs contacts avec la Chine, le Japon et la Corée. Le gouvernement fit de Naha un port et de Shuri une capitale. Ces liens avec l’étranger ouvrirent la voie à une culture unique, qui vit le jour à cette époque et se reflète dans les monuments en pierre, les cloches, les décorations des temples, l’art et l’artisanat.
Une urne.
Le royaume de Ryükyü fut annexé par le Japon à la suite d’une guerre qui dura de 1872 à 1879. La préfecture d’Okinawa fut créée. Les langues ryükyü furent interdites et l’assimilation de la population passa par un important réseau d’école. Cette situation conduira à une forte émigration vers la métropole ou les pays étrangers.
Les Okinawaïens furent longtemps victimes de discrimination par les métropolitains, prisonniers d’une image “barbare ” issue de leur disparité vis à vis du Japon.
Kuji, Amami Ō-Shima. Samedi 22 mars, après 36 heures de mer nous arrivons à Amami O-Shima. Horizon, Bellamare et Manaia sont devant. Grâce à leur AIS nous devinons leurs choix, les deux premiers s’arrêtent dans le petit port de Koniya, Manaia va au mouillage et nous, nous nous installons un peu plus loin à Kuji.
Les viviers à poissons sont importants mais bien balisés orange et blanc.
Notre baie est charmante, mais le fond de 17/18 mètres ne veut pas se laisser crocher. Quelques barcasses à moteur passent à côté de nous, elles sont allées vérifier les parcs et nourrir les poissons. Une jolie mélodie retentit, 17h c’est le dégagé. Un petit port bien abrité par des digues épaisses. Un voilier japonais y accoste, non sans nous avoir demandé si nous voulions la place.
Amami Ō-Shima appartenait au royaume de Ryūkyū jusqu’en 1624.
Elle a alors été annexée par le daimyo (le seigneur) de Stasuma. Par la suite, en 1879, cette île a été pleinement intégrée à l’État japonais. L’île fut, le 22 décembre 2001, le théâtre d’un combat opposant le Japon à la Corée du Nord, la toute première bataille navale impliquant directement les forces militaires japonaises. Celle-ci verra la victoire des Japonais.
L’île Amami fut inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO le 26 juillet 2021. Elle est peuplée d’environ 70 000 habitants, à majorité chrétienne. Eau claire, forêts primaires recouvrant 95% du territoire, (habitée par un serpent venimeux le Habu) et mangrove, 700 000M2. On peut y rencontrer le Pentalagus furnessi (la bête à longues oreilles des îles Amami). Animal nocturne recouvert d’une fourrure totalement noire, il ne subsiste que sur deux petites îles japonaises.
Amami signifie goût sucré, l’inverse de Umami !
A Amami Ō-Shima nous aurions pu passer plusieurs jours en changeant souvent de mouillage, la côte est très dentelée, ce sont des rias assez profondes et il y a plusieurs îles. Une seule route traverse l’île, dont nous admirons les infrastructures ! Tout est solide ici.
Naze. Principale ville de l’île d’Amami. Quelques heures de navigation. Manaia nous a laissé une place derrière lui contre le mur, ce qui ne nous a pas empêchés de nous prendre les pinceaux dans les lignes installées sous l’eau. Et hop, on relève la dérive et avec la gaffe nous dégageons le safran. Manaia fait le plein de gazole grâce à un petit camion qui vient jusqu’à nous, on en profite pour compléter notre tank.
A Naze, nous découvrons le tissage de soie, (Oshima Tsumugi), couleur toujours foncée et pour cause, les tons sont obtenus après avoir fait baigner les fils dans une décoction d’herbes mélangée à de la boue.
Nous dînons dans un Izakaya, équivalent des bars à tapas espagnols. Trouver un Izakaya: Tout d’abord il faut être certain que l’adresse est exacte car rien ne distingue ces petits restaurants des maisons voisines. Une lanterne allumée ? C’est peut-être là. Une porte qui glisse, nous jetons un regard à l’intérieur… ouf c’est bien un Izakaya. La longue attente du premier plat est récompensée par la saveur et la présentation du mets choisi. Le traducteur Google étant toujours à nos côtés. En sortant après avoir bien remercié notre hôtesse ‘Arigato Gozaimasu’ nous bavardons avec des clients, leur anglais est poussif mais ils sont très intéressés par nos parcours.
Appareillage en fin d’après-midi, nous y avons passé moins de 36 heures mais avons décidé de continuer vers le nord par étapes plutôt que de passer 2 nuits d’affilée en mer. Il faut se mettre à l’abri du coup de vent du 28 mars.
Une nuit et une journée plutôt calme sur l’eau mais ce sont la pluie et des rafales de vent qui nous accueillent à Isso. Cette arrivée est lugubre.
Il nous faut ramasser très vite trinquette et grand-voile, le petit port est juste derrière la pointe. Pas de rade abri pour se mettre bout au vent et ferler les voiles. Eric lance le moteur, tout de suite nous constatons un manque de puissance. Ok, a priori nous avons été victimes des “seaweeds” !
De jour il est facile d’éviter ces nappes d’algues, de nuit que l’hélice tourne ou pas, nous ne pouvons rien faire contre et elles s’agglutinent sur le safran et/ou l’hélice. Manevai accepte d’avancer et de manœuvrer dans le port où nous ne sommes pas bien accueillis. Il pleut des cordes et les pêcheurs ne veulent pas nous voir trop près d’eux.
Une voiture roule sur le quai et nous indique où nous accoster. Le mur n’est pas trop haut et il est facile de passer tout de suite la cravate, première aussière, qui nous permet de bloquer le bateau. Nos nouveaux cirés sont bien étanches, merci Decathlon, et la pluie a diminué. Il faut sortir plus d’aussières, les tuyaux d’arrosage, les chaînes, la planche de bois, bien sûr les défenses orange sont déjà à poste. La nuit est calme derrière le mur, malgré la météo les pêcheurs sortent en mer.
Après le petit déjeuner, le lendemain, Soleil ! Eric s’habille, tenue de plongée exigée au cas où il travaillerait longtemps sous l’eau. Ce sont bien des seaweeds.
Vite dégagées et mises en sac, le plongeur se sèche. Et nous décidons d’acheter du pain. En fait nous n’irons pas jusqu’à la supérette. Un arrêt pour rencontrer le maître de port qui accepte de sortir Manevaï de l’eau. Rendez-vous à 13H, il est 11h30. Il vient à bord vérifier les plans de coupe pour connaitre les emplacements des bastaings des chariots. Encore des aussières sorties pour empêcher Manevaï de s’échapper sur la gauche et sur la droite, il faut maintenir notre voilier dans l’axe des chariots, malgré les rafales de vent. Quelques tâtonnements et une marche arrière, Manevaï est posé sur les chariots et sort lentement de l’eau. Eric peut travailler sur la trappe du propulseur qui baillait et claquait à chaque vague, cela fait 2 mois que nous naviguons ainsi.
2 h plus tard nous flottons à nouveau. Le maître de port a accepté de faire une heure supplémentaire de présence pour nous. Tarif de sortie et de remise à l’eau : 50€. Si nous avions pu nous aurions donné plus mais il n’aurait pas compris, il n’y a pas de pourboire au Japon. Si j’avais eu le temps, je lui aurais offert un gâteau mais j’ai gratté la coque pendant 2 heures. C‘était la première fois qu’il sortait un voilier de l’eau. Nous l’avons chaleureusement remercié. Et avons décidé de continuer, de quitter Isso pour passer le coup de vent dans une grande ville plutôt qu’isolés dans ce petit port.
Io Shima. Deuxième quart de nuit. Mais quelle est cette odeur qui remplit le carré de Manevaï ? Nous sommes à l’est de Io Shima, je suis la route proposée par Eric, passage entre deux îles, je sors la tête à l’extérieur et cette odeur nauséabonde me remplit les narines. Une colonne de fumée sombre s’échappe du cratère au sommet. Ok compris, ce volcan doit émettre du soufre, cette silhouette est bien inquiétante. Vivement que nous sortions de là, bien sûr pour rajouter à l’angoisse nous perdons de la vitesse, le vent a faibli et Manevaï se traine. J’ai les yeux rivés à l’écran pour m’assurer que nous gagnons du terrain.
(Une photo pour vous montrer ce que donne le port côte ouest, l’eau est jaune-orange).
150 habitants y vivent de la pêche et de la culture. Dernière éruption le 02 novembre 2019. Io shima signifie île de soufre. Le plus grand volcan de l’île, le mont Io est recouvert de soufre jaune fluorescent et fumant. L’ile entière est couverte de sources chaudes qui jaillissent sur les plages, le littoral et dans l’océan.
Maintenant faire attention au trafic maritime, surveiller les AIS
et au matin les pêcheurs sans AIS qui font tilter le radar. Nous sommes sortis de l’influence du Kuroshio, ce fameux courant d’eau chaude du Pacifique.
Le 25 mars 12h15, nous arrivons à IchikiKushikino, en marina ! Pas d’eau, pas d’électricité, pas de service pour les poubelles. Sacré problème que d’évacuer nos poubelles.
La seconde guerre mondiale au Ryükyü.
Pendant la seconde guerre mondiale, le 26 mars 1945, Ryükyü fut le théâtre de combats acharnés entre les forces armées américaines et japonaises, un quart de la population perdit la vie dans la bataille dont près de 94000 civils. Nombre d’entre eux n’eurent d’autre issue que de se suicider collectivement, quand d’autres furent chassés par l’armée japonaise des abris dans lesquels ils s’étaient réfugiés ou massacrés parce qu’ils utilisaient la langue d’Okinawa, considérés alors comme des espions. Des milliers moururent de malnutrition due au manque de nourriture et à la malaria dans les îles isolées.
Sur l’ile de Ié, (30 mn de ferry d’Okinawa), l’armée américaine prit pour cible un aérodrome militaire nippon, y voyant une base potentielle pour lancer des attaques sur les îles principales de Japon. Pendant des semaines les Américains bombardèrent depuis la mer ou les airs, en moyenne une bombe par mètre carré.
En 20 jours, la région du nord de l’île d’Okinawa fut sous le contrôle des Américains. Les tranchées du Head Quarter japonais tombèrent à la fin mai et l’armée nippone fuit vers le sud en confisquant le peu de nourriture qui restait aux habitants. Le commandant se suicida le 23 juin. La bataille d’Okinawa dura 82 jours, une des plus sanglantes sur le théâtre du Pacifique. Surnommée « typhon d’acier » ou « pluie d’acier », les surnoms se réfèrent à la férocité des combats, à l’intensité des attaques kamikazes des défenseurs japonais et au nombre de navires et véhicules blindés alliés qui ont participé à l’opération. Le 2 septembre, les Japonais signèrent leur reddition. A la fin de la guerre, Okinawa fut administrée en étant séparée de l’ile principale du Japon sous l’autorité du gouverneur militaire américain puis civil. Le général Mac Arthur, lui, était le gouverneur militaire du Japon.
Lors de la bataille d’Okinawa et les mois qui suivirent les troupes se comportèrent comme une armée d’occupation avec toutes les conséquences que l’on connaît.
Les habitants de Ryükyü vécurent 27 ans sous les lois américaines. Il était impossible après-guerre de se procurer des produits manufacturés en métal ou en céramique. Les outils, les récipients furent fabriqués à partir de duralium des avions. Les chemises et les pantalons furent taillés dans les uniformes militaires.
Okinawa accueille toujours 35000 soldats américains sur 31 bases, Air et Marine. Ce qui déplait fortement à la majorité de la population qui estime qu’elle se trouve à présent en première ligne en cas de conflit sino-américain.