Niue. « Welcome to the biggest small Yacht club in the world. »
Navigation de quelques heures sans problème, la nuit est tombée, nous distinguons les vagues se cassant sur la côte, nous contournons le sud de l’ile et apercevons une grosse lumière, celle qui marque le quai. En nous approchant nous devinons les trois voiliers dont Neil nous a parlés et tournons un peu jusqu’à repérer les flotteurs. J’ai quand même hésité avec des lanières brillantes que je distinguais bien au ras de l’eau (pour réaliser le lendemain que c’étaient des tricots rayés, et si vous saviez ma phobie des serpents !)*
Les 3 jeunes du voilier Seayousoon me viennent en aide pour attraper l’anneau de mouillage. L’eau est transparente il y a 14 mètres de fond, nous dansons un peu mais faisons confiance.
Mardi descente à terre nous avons étudié la sortie et la mise à l’eau de l’annexe, il y a tellement de ressac que personne ne laisse son embarcation contre le quai. Tout se fait facilement, le treuil est électrique, la plus grosse difficulté est de ne pas se casser une jambe, puis d’être trop mouillé en sortant de l’annexe et en s’engouffrant rapidement dans l’escalier. 4 voiliers au mouillage, 4 annexes Highfield sur le quai!
Il fait très chaud à terre. Les douaniers, le service phytosanitaire nous attendent sous un auvent. Nous ne faisons que compléter la paperasse déjà préparée à bord grâce à notre imprimante.
Découverte de la capitale Alofi. Tout d’abord faire connaissance de Neil avec qui nous sommes en relation depuis 15 jours qui nous attend au Yacht club. Les murs sont tapissés de pavillons ou guidons de club offerts par les équipages. Deux s’en détachent « a large american one », le nouveau flag de Pitu ( nos amis suisses ont vendu leur Super maramu 2000 à un Américain) et un Français de taille plus raisonnable, celui de Marie et Patrick Tabarly du voilier Eclipse.
Nous retrouvons celui de Otter, nos amis belges qui nous avaient confortés dans l’idée d’y faire escale. C’est le Yacht Club qui a la responsabilité des mouillages. Ils sont tous vérifiés chaque hiver.
Ensuite découverte du petit centre commercial d’accord beaucoup de magasins sont fermés c’est la fin de la saison mais nous cherchons l’agence internet. Plusieurs offres, on discute combien de Gigas pour quel prix ? Et quand nous nous prononçons pour la location du boîtier la jeune femme nous répond « désolée je n’en ai plus » ! Les 3 voiliers arrivés avant nous ont dû louer les 3 derniers boîtiers! Nous sommes super déçus, nous aurions pu enfin être reliés au reste du monde, blog, journaux et météo. Mais la gentillesse de toutes les personnes rencontrées nous fait vite oublier notre déception. La monnaie est le dollar néo-zélandais.
13 novembre au matin nous apprenons la naissance d’Adèle, notre quatrième petit enfant mais le premier chez notre fils Josselin et Soy sa fiancée. Tout s’est bien passé, tout le monde va bien.
Hâte de l’admirer, oui mais on n’a pas internet. Dans un café au-dessus du mouillage nous faisons la connaissance de l’équipage espagnol Mar y Sergi du voilier Sula. Et nous échangeons comme si nous nous connaissions depuis toujours. « Es facil » ils parlent très bien français mais moi je préfère parler avec Mar en espagnol.
Niue c’est un bloc de corail rempli d’eau de pluie, une plateforme à 60 mètres au-dessus du niveau de la mer. Pas de lagon, un seul abri pour les bateaux : une échancrure dans la falaise seul point de passage dans la barrière qui entoure l’île au-dessus de laquelle est installée la capitale Alofi. Une trentaine de mouillages sont installés par les services du port, enlevés et vérifiés chaque hiver. Une petite ou grosse houle, un ressac permanent dans le wharf qui rend le débarquement à terre acrobatique. On a au moins les jambes trempées si ce n’est le fond de culotte.
D’après les vestiges archéologiques découverts, l’île aurait été habitée par des Polynésiens vers l’an 900 puis par des Tongiens au XVIe siècle. Ce furent les capitaines hollandais Schouten et Le Maire qui furent les premiers européens à découvrir l’île en 1616 qui appartenait alors aux Tonga. Cook la cartographia en 1774 mais la nomma « l’île Sauvage » vu l’accueil reçu par les habitants qui refusèrent son débarquement. Les visiteurs suivants seront des missionnaires mais l’évangélisation fut un succès lorsque qu’un natif du nom de Nukuai Peniamina revint sur l’île après quelques années de formation aux îles Samoa.
Elle devint un protectorat britannique en 1900 et en 1974 conclut un accord de Libre Association avec la Nouvelle-Zélande qui assure de fait la sécurité extérieure et le financement de son budget, les ressources de l’île étant insuffisantes (noix de coco et pêche ne permettant pas aux Niuéens d’être autonomes économiquement). En janvier 2004 l’île fut frappée par le cyclone Heta qui tua deux personnes et fit de très nombreux dégâts. Depuis de nombreuses années beaucoup de Niuéens ont émigré en Nouvelle Zélande.
Une balade d’une journée en voiture de location la veille du départ pour faire les formalités (tous les bâtiments sont récents et construits sur les hauteurs).
Découverte de l’’île.
Les Limu Pools,
Matapa Chasm où l’on se baigne dans l’eau douce de la rivière qui descend et qui ne se mélange pas à l’eau salée qui arrive derrière les gros rochers.
Quelques villages aux maisons détruites par le cyclone.
Les enfants rentrent de l’école en petit bus, ils sont tous en uniforme.
Des tombes très décorées tout le long de la route. Quelle descendance!
Une curiosité le Protean Habitat.
Les routes ont bien besoin d’être restaurées. Les Chinois ont failli venir travailler à ce projet mais ce qui les intéressait le plus était la soi-disant mine d’uranium. De l’uranium à Niue?
Nous devons rendre la voiture de location qu’à cela ne tienne nous la laissons, la clé sur le contact, devant le Yacht club le loueur passera la chercher et nous partons avec Neil au duty-free. Nous sommes très raisonnables : une petite bouteille de champagne pour fêter Adèle, un peu de vin rouge et du Malibu. Le coqueron de Manevaï n’a jamais été à ce niveau-là, un champagne pour Noël, une bouteille de rhum tahitien et quelques litres de rosé plus des bières Hinano (une cinquantaine, détail important pour l’escale suivante).
Nous échangeons avec Neil le guidon de notre club contre celui du YCN, nous prenons nos cartes de membres, n° 1980 et 1981, il y a moins d’habitants sur l’île que d’adhérents étrangers au Yacht Club. Je lui offre un gâteau bananes, il m’enverra un très gentil mail ensuite pour me remercier. Dommage 3 jours ne sont pas suffisants pour lier plus ample connaissance.
*En fait il y a bien un serpent venimeux à Niue le « Katuali », de la famille des tricots rayés, endémique aux eaux de l’île. Heureusement je ne le savais pas lorsque je me suis baignée.
Moe Kia Niue.
www.manevai.fr
http://sailwx.info/shiptrack/shipposition.phtml?call=BARFR04
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