Dernière escale avant les Salomon, mais nous y reviendrons pour faire notre nouvelle entrée.

Sola est une ville administrative sur l’île de Vanua Lava, c’est la capitale de la province de Torba, (Torres-Banks). Beaucoup de bâtiments à un seul niveau, construits en dur, les douanes, une banque, une police, un dispensaire, des écoles bien sûr.

Des difficultés d’approvisionnement, et beaucoup de déplacements se font par banana-boats. Les gens peuvent attendre une à deux heures sur la plage que leur « taxi » arrive, se trempent un peu pour monter à bord et s’assoient calmement à l’intérieur, protégés quelques fois par leurs parapluies colorés.

Dernier Port de Sortie mais… il faut attendre que les papiers reviennent de Santo par mail. Nous sommes arrivés hier jeudi dans Port Patteson tout début d’après-midi après une nuit en mer au moteur et une belle arrivée entre la grande île et une plus petite sur notre droite, tiens, ce serait un lieu extraordinaire pour un Resort. Non, il vaut mieux laisser cette plage et ce petit village dans leur état actuel.

Nous avons commencé les démarches dès notre arrivée, mais pourrons-nous repartir cet après-midi alors que nous sommes vendredi ? Le douanier en chef n’est pas là, mais son adjoint peut faire les papiers. Ouf !

Pendant qu’Éric remplit les papiers de sortie, je surveille 3 gamins en pirogue remorquant un autre dans la cuvette d’une brouette, ils sont agrippés à Manevaï et regardent l’intérieur du bateau par les hublots de coque.

À notre arrivée en annexe, nous sommes accueillis par les travailleurs locaux, leur chantier du moment est la route en béton qui dessert l’aéroport, le dispensaire, les établissements scolaires. Et certains parlent français, trop heureux d’échanger avec nous. Ils sont polyvalents et s’adaptent à tous les chantiers qui leur permettent de rentrer chez eux le soir. Des sacs de ciment sont empilés près de la plage, bien gardés la nuit.

La route est construite par moitié, d’abord le sens montant et par tronçons qui doivent se rejoindre.

Il fait très chaud et quelques averses viennent nous rafraîchir.

Nous sommes deux éclopés. Eric s’est abimé le genou et cela ne cicatrise pas du tout, entre l’humidité ambiante et les mouches, plus le fait que nous sommes souvent à genoux pour les manœuvres de winches.

Moi, je suis tombée hier dans le cockpit et j’ai un petit trou devant le tibia, plus un gros orteil en mauvais état qui vire au bleu. Donc baskets pour tenter une découverte du bourg.

La pompe à essence.

Ce matin, nous sommes allés au marché, hum hum hum… Quelques tables sous un auvent en béton : du tarot, des épinards ou sortes d’épinards (ça tombe bien, on aime ça), des mangues, des papayes (n’en jetez plus, on en a trop à bord), du kava, merci bien, des tomates réservées pour d’autres, dommage.

Une pièce réservée aux vanneries locales, absolument superbes.

Nous avons bavardé avec le chauffeur des dames cultivatrices, il les a emmenées en banana-boat jusqu’ici en partant de l’autre côté de l’île où il y a des crocodiles!!!

Je vous fais un petit topo sur les crocodiles, sachant que j’ai la phobie de ces animaux, et aussi celle des serpents.

Introduits en 1860 par un original qui s’appelait Bishop Patteson. « The first anglican bishop of Melanesia ». Mais il n’avait pas l’intention de laisser ici ses deux petits crocodiles, il les avait sortis du navire dans lequel ils étaient et leur avait offert une sorte de récréation dans la rivière. Et que croyez-vous qu’il arrivât ? «the crocodiles were gone when every one got ready to get back to the ship ». Ce n’était pas des mangeurs d’hommes. Mais c’était un couple qui a fait des petits. Et les locaux les révéraient car ils avaient appartenu à leur bien aimé bishop. Puis un crocodile dangereux a fait son apparition sur Maewo, au nord de Penecôte, a priori avec le cyclone de 1998, à la dérive à partir des Salomon. Il a été capturé par un Australien Steve Irvin, « the crocodile man on TV », et amené ici en avion et pourquoi pas ramené aux Salomon? Encore merci à ces scientifiques de tout poil et d’écailles !

Pour finir l’histoire de ces deux hommes, ils sont morts tous les deux de morts violentes.

Le pasteur Patteson, né en 1827, qui combattait fermement les pratiques des négriers, perdit la vie sur l’ile de Nupaku aux Salomon en représailles à l’enlèvement de 5 natifs de l’île en 1871.

Steve Irvin est mort à 44 ans, lors d’un tournage TV près de la grande barrière de corail, le thorax transpercé du dard venimeux d’une raie pastenague.

Une fois nos passeports tamponnés à la Police, nous sommes allés jusqu’aux écoles, là, nous avons découvert un marché parallèle et bavardé avec les professeurs de français qui viennent entre midi et 13 heures faire leurs courses de l’autre côté de la route au bord de la mer où une autre barcasse a déposé d’autres vendeuses agricultrices.

Les deux professeurs de français en premier plan.

Et toc, nous avons nos tomates et des aubergines naines.

Pas encore de citrons pour le ti-punch, pour soigner les rhumes, c’est pourtant bien le citron ! Les professeurs de français nous avouent leur manque de livres pour la bibliothèque du collège. Que faire alors que tant de livres sont envoyés au pilon chaque année ?

16h, ça y est nous avons notre clearance, nous pouvons quitter le Vanuatu pour les Iles Salomon. Aie, aie, aie, au secours, des crocodiles !

www.manevai.fr

 

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