PARCOURS ALASKA 2016 Nous voici donc en Alaska. Premier arrêt – prolongé – à la capitainerie. Oui les US sont au moins aussi paperassiers que nous le sommes ! Pour naviguer aux USA il faut un “Cruising Permit” valable un an. Il faut rendre compte régulièrement (comprendre chaque port) à un officier du Customs and Border Protection (CBP) de ses mouvements. Nous réaliserons en quittant l’Alaska l’année suivante que c’est complétement bidon et que les officiers du CBP ne prennent même pas note de nos appels. Autre mésaventure : j’accoste un officier du CBP justement pour lui faire part de la difficulté que j’ai pour obtenir un permis d’importation temporaire pour le fusil que nous avons à bord (obligatoire je le rappelle) car il appartient à Tor un ami norvégien, qui s’il était à bord lors de notre tentative de 2014 ne l’est plus cette année. Cet officier nommé Patrick, ouvert comme une huitre et d’un QI comparable, a finement considéré que ce fusil ne m’appartenant pas je faisais du commerce d’armes. Illégal donc et confiscation ! Où il se vérifie une fois de plus que l’on ne sort de l’ambiguïté qu’à son propre détriment…. Nome nous paraît être une très grande ville : 3500 habitants, nous n’avions pas vu cela depuis Nuuk. Grande ville mais, quoiqu’en dise Denise, l’employée de la capitainerie, très américaine. Des poteaux électriques partout, des grandes rues perpandiculaires, des panneaux de circulation, De beaux bâtiments comme ici le siège de l’association des Sitnasuak, la tribu locale, Mais dans les faubourgs des habitations moins reluisantes. Comme le proclame fièrement cette plaque on trouve tout à Nome. Et il n’y a pas que le vin qui fait la notoriété française ! Des banques, Des saloons, Où le bon docteur Evin s’étranglerait ! Ici, le vin et autres boissons fortes sont en vente libre, ce qui n’est pas sans conséquence sur la très vulnérable population locale. Ce qui nous permet de faire une étude comparative des solutions que retiennent les différents pays ayant des “Natives” sur leur territoire. Au Groenland (Danemark) les boissons alcoolisées sont en vente libre, mais très taxées. La sélection se fait par l’argent. C’est efficace. Au Nunavut (Canada) il y a deux sortes de “settlements” : les “Dry” où la consommation est strictement interdite et les “Damp” où l’on ne peut rien acheter localement. La consommation publique est interdite en revanche la consommation privée est autorisée. A chacun de se débrouiller pour faire venir la boisson de son choix, ce qui n’est pas très simple et pas économique ! Assez efficace aussi. Et finalement l’Alaska (USA) vente libre et modérément taxée. Avec les conséquences indiquées plus haut sur la population locale. Les préoccupations sécuritaires sont aussi très américaines Mais la grande affaire de Nome reste l’or où tout tourne autour du précieux métal, même les noms des restaurants. Crée au début du XXème siècle par un norvégien et deux suédois, la ruée vers l’or a rapidement fait croître la population à plus de 20 000 personnes (3 500 aujourd’hui). La fièvre de l’or n’est pas retombée, sa recherche est toujours soutenue. Elle se fait en mer, le long de la plage, au moyen de barges suceuses qui entretiennent le rêve de leurs propriétaires…. La recherche se fait d’ailleurs souvent en famille. Autre norvégien, Roald Amundsen y a exploité sa goélette Maud (voir chap précédent). Nome s’enorgueillit aussi d’être le terminus de la plus fameuse course de traîneaux, l’Iditarod dont le départ, initialement à Seward est maintenant donné d’Anchorage. Cette course commémore la course contre la montre dramatique menée par un musher en 1925 pour sauver Nome alors ravagée par une épidémie de diphtérie. Tiens, pas d’antivax à l’époque ! Même si les moyens ont évolué les chiens de traineaux restent très populaires et les mushers sont des vedettes. Après avoir pris soin de nous et du bateau (vérification complète du gréement entre autres) il faut songer à repartir. Car il reste encore quelque 2 000 Nq à parcourir et dans des eaux qui n’ont pas très bonne réputation. Le 13 septembre, une fenêtre “virile” mais négociable se présente. Nous décidons d’appareiller. Bien nous en a pris car nos amis de Breakpoint, moins “volontaires” (mais ils avaient pris une belle raclée avant Béring en suivant de trop près une dépression) ont dû patienter plus d’un mois à Nome. En quittant Nome nous croisons un superbe yacht de 67m “Hetairos”. Mais pourquoi toute cette agitation à l’avant ? Nous constatons qu’il manque 50 cm d’étrave. Nous apprendrons qu’Hetairos s’est présenté 48h après nous à Point Barrow et qu’il a eu les plus grandes peines à passer. La coque toute en carbone n’a pas aimé ! Quatre jours plus tard, après une traversée musclée et rapide mais fort heureusement travers ou portant, les reliefs de l’île d’Unalaska nous apparaissent. Il était temps : 8 heures plus tard le vent atteignait 60nds dans les rafales…. En nous approchant nous croisons Hetairos sortant d’Unalaska. Nous l’avions quitté alors qu’il arrivait tout juste à Nome. Il a dû faire la traversée en deux jours. Et nous qui étions content de nos sept noeuds de moyenne ! Ce qui nous frappe d’abord est que c’est très vert. Nous avions perdu l’habitude ! Tout de suite une église orthodoxe nous saute aux yeux. Or l’Alaska est américaine depuis plus longtemps qu’elle n’a été russe (18 oct 1867). Mais en fait la religion orthodoxe est toujours bien vivante, chez les aléoutes en particulier. Le rite orthodoxe, avec ses pompes, son encens, ses nombreux popes convient mieux à la mentalité aléoute que la rigueur réformée. Les souvenirs de l’époque russe ne se limitent d’ailleurs pas aux églises. Deuxième impression, Unalaska ou Dutch Harbor comme tout le monde l’appelle est un grand port de pêche. C’est d’ailleurs le plus important des USA en valeur pêchée. Nous bénéficierons d’un ponton flambant neuf tout confort près de là où se trouvait l’ancienne base sous-marine pendant la seconde guerre mondiale (L’Alaska a été un théâtre actif et méconnu de cette guerre) confort bien apprécié lors du coup de vent qui nous a accueilli. Petite piqure de rappel : cette zone de navigation peut être brutale. Personne n’a jamais revu Rafiki, le petit voilier devant nous qui se rendait à Vancouver. Qui dit Alaska dit aigles Et bien sûr saumons. Bien que nous soyons en toute fin de saison ceux-ci continuent de remonter en masse la rivière en pleine ville. Les modification morphologiques précédant la ponte sont impressionnantes … et ne rendent pas les bêtes très appétissantes ! Port de marins Dutch Harbor compte de nombreux bars. A la réputation bien établie (comprendre ce n’est pas l’ambiance d’un salon de thé anglais !). Nous établirons notre QG dans l’un des bars bien connus, le Norvegian Rat Saloon. Pour avoir le Wifi et Internet bien sûr ! Le 21 septembre au matin, nous quittons Dutch Harbor sous un soleil radieux. Ce nouvel appareillage marque un tournant : nous passons en mode “croisière”. Finies les longues traversées exposées et sans abris, finies les navigations avec cartographies sujettes à caution, finies les météos imprévues, finies les glaces bien sûr. Non pas que la zone soit exempte de dangers, les coups de vent y sont nombreux, mais nous savons que nous pourrons nous abriter facilement si du mauvais temps est annoncé. Chacun vaque donc sereinement à ses occupations. Après quelques échanges, nous arrêtons notre destination finale. Ce sera Sitka chez mes amis Frances, Erick et Krystina rencontrés deux ans plus tôt au Groenland. Nous passons peu après devant “False Pass”. Un coup d’oeil rapide à la carte laisse penser qu’il s’agit de la route la plus courte pour engolfer. Grosse erreur ! Il s’agit d’un passage très étroit, avec de forts courants, des fonds de sable mouvants. Bref ce n’est pas sain et plusieurs voiliers voulant prendre le raccourci en ont fait l’amère expérience. En Baie de Belkofski, nous sommes accueillis par de nombreuses baleines à bosses. Nous commençons à découvrir la fabuleuse richesse de la vie animale en Alaska. A la tombée de la nuit – oui il fait vraiment nuit ici – nous nous arrêtons à Captain Harbor. Un peu à l’étroit à l’entrée, moins de 30 m, mais au moins nous sommes sûrs d’être bien abrités. Le paysage que nous découvrons le lendemain matin nous ravit : tout est vert ! Tandis que j’entame des opérations de maintenance, Philippe se met à la pêche. Le résultat ne se fait pas attendre : premier rockfish, excellent en court bouillon. Nos vaillantes équipières décident d’aller découvrir les environs. Mais leur promenade va tourner court. Bien qu’armées (pistolet lance-fusées et bombes anti-ours) Des traces toutes fraîches sur le sable leur laissent penser que finalement, rentrer prendre le thé à bord est aussi un bon programme ! Appareillage le lendemain. L’Alaska ne peut dissimuler son caractère volcanique. Les baleines à bosses (Humpback) sont toujours là pour nous faire la fête. Navigation tranquille grâce à une météo particulièrement clémente. Visant l’incontournable Geographic Harbor qui figure dans tous les bons guides, nous décidons de faire d’abord un petit arrêt à Katmai après une courte traversée de 350 Nq. Le paysage sous le volcan est grandiose Mais c’est l’histoire du lieu qui nous intéresse : en 1912 le volcan Novarupta entre en éruption et crachera des millions et millions de tonnes de poussières de lave. Plus d’un siècle plus tard, la végétation n’a pas encore repris ses droits et un manteau type “neige sale” recouvre toujours la région. Le fond de la baie est occupé par un estuaire peu profond et sablonneux et nous décidons une grande balade à marée montante. Les occupants habituels du lieu ne sont pas habitués à voir du monde et ne sont ni effrayés ni menaçants. Des traces encore fumantes nous incitent cependant à la vigilance, Maman ourse et ourson. Maman a l’air d’être d’une taille respectable. Il faut vraiment se rapprocher Pourqu’il consente à s’envoler… Petit saut de puce jusqu’à Geographic Harbor Un lac parfaitement abrité, Et somptueux, pour nous seuls. Enfin presque car nous sommes rapidement rejoints par un hydravion. Le pilote ayant déposé ses “clients” voulant voir des ours vient prendre un petit café, Puis repart très vite récupérer les clients. La routine quoi ! On y est d’ailleurs si bien que nous décidons de rester deux jours de plus pour caréner le bateau. Mode croisière, vous dis-je, …. Et même pour le plaisir alors que nous n’en avons pas vraiment besoin, nous faisons un peu d’eau. Nous quittons finalement à regret Geographic Harbor Pour faire des sauts de puce avec mouillage tous les soirs. Ici Uganik bay sur la côte ouest de Kodiak où nous voulions voir des filets à saumons. L’abondance de la vie sauvage nous enchante : aigles, Phoque faisant des abdos Ou loutres de mer qui ont bien failli disparaître tant leurs fourrures étaient recherchées (plus d’un million de poils par pouce/carré, qui dit mieux !) mais que l’on voit maintenant en abondance. Fin du rire pour les oursins, l’un de leurs mets préférés ! Dry Spruce Island ans le détroit de Kupranof. Effectivement des spruces, il y en partout. Et nous qui nous extasions devant un brin d’herbe de plus de 15 cm il y a encore quelques semaines ! De temps en temps nous voyons des cabanes, jamais fermées à clefs et toutes équipées pour des weekends ou plus. Souvent quelques tombes à côté avec une croix russe. Winter Island Tout est ouvert partout, nulle trace de clôture mais cela ne veut pas dire que la terre n’a pas de propriétaires. Et comme pour tous les peuples du Pacifique la terre est sacrée pour les “Natives”. Après une navigation paisible – ce qui ne veut pas dire sans difficulté, il y a par exemple des endroits (Whale Passage) où les courants de marée dépassent les 10 nds – nous accostons dans la marina de Kodiak le 30 septembre en fin de journée. Ne pas se méprendre : quand on dit “Marina” en Alaska, c’est cela qu’il faut comprendre ! Et encore là il y a quelques mâts de voiliers. Mais hormis un petit centre urbanisé Kodiak ressemble plutôt à celà. Comme à Dutch Harbor nous constatons que l’influence russe reste très forte. Ici la Cathédrale Là le séminaire Saint Herman. Nous croisons fréquemment des popes avec leur longues barbes et leurs tenues noires. Nous sommes agréablement surpris de voir de nombreuses marques d’influence française, qu’il s’agisse des cloches de la cathédrale réalisées par la fonderie Paccard (Annecy) Pour notre célèbre “abri du Marin” l’Alaska est une vraie référence ! Sur le plan culinaire la France y est aussi très bien représentée, non par la Vache qui Rit aux qualités discutables (je ne vais pas en dire du mal, je me ferai mal voir de mes enfants !) mais par un couple de restaurateurs français qui se sont installés là depuis de nombreuses années : Joël (meilleur ouvrier de France) et Martine. Ils étaient malheureusement absents lors de notre passage. Au hasard de nos balades en ville découverte de KEA, un Outremer customisé avec talent par son propriétaire et en hivernage. Nous ferons la connaissance de Dominique et Dominique l’année suivante et nous nous suivrons pendant deux ans jusqu’en Polynésie. Après quatre jours d’escale nous repartons de Kodiak. Nous nous faisons rapidement chahuter : 30 nds, 35 nds. Et nous qui nous croyions amarinés après tous ces nautiques parcourus !… Cela se calme rapidement, Et le 8 au matin, à plus de 60 Nq, apparaît un paysage somptueux. Plus nous nous rapprochons plus c’est beau. Profitant du beau temps, nous nous arrêtons pour faire une “station plancton”. Et apparaissent des …. albatros. Eh bien oui, il y a aussi des albatros dans l’hémisphère nord, celui-ci est un albatros à pieds noirs. Plus petit que ses cousins du sud mais plus de deux mètres d’envergure quand même. Le moins timide ou le plus curieux est intrigué par le filet que l’on traîne et vient rapidement nous rendre visite. Immédiatement rejoint par d’autres mais la phase d’amerrissage est délicate Celle-ci est réussie mais ce n’est pas toujours le cas. Nous nous retouvons rapidement entourés. Bientôt rejoints par quelques baleines à bosses, de nombreux pétrels ainsi que quelques labbes parasites. Nous ne pouvions recevoir plus bel accueil ! Le soir même nous rejoignons notre premier abri sur le continent américain : Portlock sur l’île de Chichagof. Nous repartons le lendemain matin et après une navigation dans des eaux “très” resserrées Nous mouillons par une météo de rêve dans un mouillage encore plus beau que la veille : la baie de Chichagof sur l’île du même nom bien sûr. Qui aurait envie de quitter un tel mouillage ? Une famille de loutre vient nous rendre visite, Papa, Puis maman et le petit dernier. C’est la mine d’or et d’argent abandonnée depuis une trentaine d’années que nous voulions voir. Beaucoup d’équipements bien rouillés sont restés sur place… Mais pas la moindre pépite ! Petite piqure de rappel pour nous inciter à rester vigilants : contrairement aux apparences, nous ne sommes pas seuls ici ! Nous nous arrachons le lendemain Navigation toujours aussi magique où le kelp signale opportunément les hauts fonds…. pour un dernier mouillage à Neva Point au débouché d’Olga Strait. Le 12 octobre au matin, Il ne nous reste plus qu’à traverser le Sitka Sound avant de retrouver nos amis. C’est la fin de notre grande virée. Nous croisons de nombreux Salmon Trawlers. Selon l’endroit les techniques de pêche varient. A Sitka c’est le trolling qui est pratiqué. Dans le principe c’est voisin de la pêche au thon en Atlantique. Mais à cette période la saison du saumon est terminée et ce sont plutôt les flétans (halibut) ou morues lingue (Il s’agit d’un poisson excellent, mais pas symphatique. Malgré son nom ce n’est même pas un cousin de la morue que nous connaissons tous). Nos amies Frances et Krystina sont venues à notre rencontre pour nous montrer le chemin. Il ne nous reste plus qu’à venir à couple de leur voilier, Snow Dragon II, celui qui est à droite. Un tel accueil mérite bien une coupe de champagne quand on arbore le pavillon français ! Dès le lendemain grand rincage/déssalage : il s’agit de profiter à plein de cette météo inespérée. Trois jours plus tard, nos deux équipières s’envolent pour la France, en pleine nuit ! Il s’ensuit trois semaines de nettoyage, maintenance, réparations diverses (mais bénignes) pour Philippe et moi. Ces trois semaines passeront très vite, entre balades en forêt, Qui permettent de prendre la mesure de l’immensité de l’Alaska Commémorations historiques : l’anniversaire de la cession de l’Alaska aux Etats-Unis le 18 octobre 1867 est toujours fidèlement célébré. Travaux dans la marina. Ici préparation du démontage de l’enrouleur de génois et grand nettoyage de la capote. Nous l’avons déjà dit, une marina en Alaska, cela sert à heberger ce genre de bateaux, pas des voiliers. La surveillance y est constante et sans faiblesse. De quoi rendre envieux tous les gestionnaires de plan d’eau des marinas françaises (expérience vécue) qui se battent contre les bateaux ventouse …. Quand on vous dit que la surveillance est constante …. Pour les manoeuvres d’anticollision, ne pas oublier que certains (et fréquents) utilisateurs du plan d’eau vont nettement plus vite !… Mais Manevaï est pressé de retrouver ses deux frères alaskans qui ont franchi le passage du Nord-Ouest l’année précédente. Snow Dragon 2 un Koopmans 49 appartenant à Frances qui hormis la coque a tout fait à bord. Vous pouvez lui parler mécanique, électricité, voilerie, menuiserie, elle sait tout faire. Elle navigue avec Krystina depuis des années. Elles sont allées partout : dans la glace (là où je les ai rencontrées) comme dans les tropiques, Dans l’Atlantique comme dans la mer Noire. Erick est tout aussi étonnant. A seize ans il convoyait déjà en solitaire des bateaux de 17 m à travers l’Atlantique, à 18 ans il a dessiné Bagheera un robuste cotre de 15 m qu’il a fini de réaliser à 22 ans. Il a maintenant en projet de lui construire un grand-frêre de 70′, Snow Leopard. Sur la plage que l’on entrevoit derrière. Oui, à marée haute il ne reste pas grand-chose, mais c’est çà l’Alaska : Yes we can…. Cela fait du bien cet état d’esprit. C’est rafraîchissant ! Quelle est la différence avec la photo précédente ? Entretemps le ponton est arrivé. Mais c’est le ponton qui est amarré aux bateaux, pas l’inverse (effet d’optique, la passerelle appartient à la maison d’à côté) ! L’arrivée du ponton. Le 2 novembre, Philippe et moi laissons Manevaï sous la surveillance de ses deux amis et décollons vers la France. Fin d’une belle aventure